Edito de notre dernier journal
Bernard Hurreau
Secrétaire général
Sauvons l’Homme
Ça n’échappe à personne qu’on nous répète de manière obsédante l’urgence de sauver la planète, sauvetage élevé au titre de priorité absolue savamment orchestré par de tant de débats politiques, d’analyses économiques, de prévisions écologiques… Tout ça pour quoi, au fond ?
N’est-ce pas d’une certaine manière d’essayer de mettre sous cloche les préoccupations légitimes des gens ? N’est-ce pas une manière de se défiler des réels problèmes des gens, de s’affranchir des réels enjeux de notre société : pouvoir se chauffer, pouvoir manger, pouvoir se soigner, qui sont des besoins vitaux de tous les jours. Pouvoir se faire plaisir en s’accordant des sorties ! Pas besoin d’être un économiste patenté pour se rendre compte que la vie est chère, que le taux de privation matérielle et sociale des individus selon l’INSEE est en constante augmentation.
Je préfèrerais chers ami(e)s, chers camarades qu’on décrète le sauvetage de la planète Homme en priorité essentielle. Nous vivons une époque de guerres de religion, de problèmes liés à l’immigration, de peur de l’étranger, d’insécurité, de politiques anti-ouvrières, de destruction de tous nos services publics, de recul de l’âge de la retraite, de manque de lits et de médicaments pour se soigner, de fins de vie indécentes pour les seniors, de jeunesse qui n’a pas de perspective etc.
Au travail, la dignité du travailleur s’est perdue dans la liste des malheurs. Le groupe Michelin reflète le parfait exemple des emplois sacrifiés sur l’autel du profit et de la rentabilité. Le site de Hombourg sera délocalisé à l’intérieur de l’UE, en Espagne pour satisfaire une fois de plus l’avidité du capital qui ne connaît aucune limite. Et sans oublier les Ford confrontés aux scandaleuses délocalisations imposées par cette Union européenne capitaliste de malheur (voir le rapport d’Arsène).
Nous ne devons pas céder à la résignation comme le criait Lucie Aubrac, Incarnation féminine de la résistance française qui disait « Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent »
Contre l’injustice sociale croissante et en accord avec ses statuts, le Comité des Frontaliers reste mobilisé et mobilisera quand il le faudra.
Le comité des frontaliers vous souhaite une excellente année 2024. J’espère qu’elle sera riche en projets et en rencontres.
Et comme il n’y a pas que le travail qui compte, nous vous souhaitons également beaucoup de bonheur sur le plan personnel.